La célébration est naturelle à l'oreille qui se penche pour entendre l'autre respirer, pour la paume qui suit la peau sous la forêt de parfum de sa bien-aimée ou de son enfant.
Sahaj Neel
J’aimerais parler de la pratique la plus simple, connue de toutes et tous, elle est si familière qu’on l’oublie, est est si connue qu’on minimalise ses pouvoirs, elle est si fragile qu’elle nous effraie parfois, elle est si puissante qu’elle peut nous libérer du tourment, ouvrir un espace nouveau dans une situation difficile.
Cette pratique c’est la respiration.
Juste respirer.
Aimer respirer.
Ne pas forcement suivre une méthode, une technique, une approche particulière.
Mais se demander : qu’est ce que ce serait pour moi d’aimer ma respiration, d’aimer ce souffle fragile, parfois court, insaisissable… Qu’est ce que ça veut dire pour moi “aimer respirer” ?
Aimer respirer.
Se souvenir du sentiment d’amour.
L’amour le plus pur, désintéressé. Pour moi c’est celui que je ressens pour mon enfant, alors je me demande, puis-je ressentir cela pour ma respiration ? Puis je regarder/sentir/vivre ma respiration comme je regarde mon fils dormir paisiblement. Ce n’est pas si facile. Mais c’est là un point de départ, le commencement d’une observation. Nul besoin de revenir avec une réponse, ni même avec une expérience particulière.
Parfois nous pratiquons, et rien ne se passe, ou même “ça ne marche pas”. Puis, quelques heures après, un jour, une nuit, quelque chose vient, quelque chose s’éveille, apparait, une flamme, une compréhension, un sentiment profond. Alors, nourrissons patience et foi. Les pratiques sont comme des graines, ça demande du temps, certaines météos particulières qui ne dépendant pas que de nous… laissons faire aussi le grand Jardinier.
Aimer respirer comme on aime un enfant, un parent, un amant, un proche, une personne admirée… Aimer sincèrement, simplement.
Respirer peut être et devrait être un plaisir
Thich Nhat Hanh
